Santé : une tâche commune de toute la société

"Réduire la mortalité infantile n'est pas seulement la tâche du
secteur de la santé. La participation de toute la société est en
effet indispensable.
Le Vietnam a réduit de 15% la mortalité chez les moins de 5 ans par
rapport à 1993 et de 10% le taux d'enfants sous-alimentés par
rapport à 1999. Pourtant, depuis plusieurs décennies, le Vietnam est
toujours dans la liste de 42 pays du monde ayant un taux de
mortalité élevé chez les moins de 5 ans.
Selon les estimations, parmi les 63.000 enfant de moins de 5 ans
décédés au Vietnam, 30.000 sont des nouveau-nés. De récentes études
sur ce phénomène montrent que la mortalité générale et celle due aux
maladies ont tendance à diminuer, tandis que la mortalité durant les
premières 24 h à l'hôpital reste élevée. Les statistiques réalisées
par l'Hôpital central de pédiatrie donnent des chiffres alarmants :
la mortalité infantile touche 70% des cas d'hospitalisation dans le
réseau des districts, dont 92% sont âgés de moins de 5 ans.

Les causes
Les recherches de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent
qu'environ 20% de la population en Asie du Sud-Est n'a pas accès à
l'eau propre. Près d'un milliard de personnes vivent dans de
mauvaises conditions d'hygiène. Il s'agit d'une des causes des 90%
de cas de mort par dysenterie. Par ailleurs, le régime alimentaire
est à l'origine d'environ 50% des cas de mortalité infantile dans le
monde. Selon les récentes statistiques du projet national de
recensement de la santé de la population, le taux d'allaitement
pendant les 4 à 6 premiers mois des nouveau-nés au Cambodge, au Laos
et au Vietnam varie de 5% à 23%. La doctoresse Nguyên Thi Lâm,
directrice ajointe de l'Hôpital central de pédiatrie, souligne que
la santé et le régime nutritif des mères avant et pendant la
grossesse décident du développement du fotus ainsi que de la survie
du nouveau-né. Sur 30.000 décès de mères recensés chaque année, plus
de 40% sont situés au Cambodge, au Laos et au Vietnam.
Une autre cause de mort infantile résulte de la dégradation du
réseau des hôpitaux pédiatriques. Selon Nguyên Van Lôc, directeur
adjoint de l'Hôpital central de pédiatrie, le réseau de pédiatrie
des ressorts des communes et districts demeure faible. Les capacités
des pédiatres sont limitées et une faible préoccupation de la part
des hôpitaux locaux envers la pédiatrie entraîne des soins de santé
médiocres pour les enfants. Selon les normes du secteur de la santé,
les hôpitaux doivent réserver 20% de leurs lits aux petits malades.
Dans la réalité, ces règlements ne sont pas respectés, seulement 13%
des lits étant affectés aux enfants. En outre, le retard dans les
diagnostics cause également des décès inacceptables. La négligence
des parents est également, dans certains cas, responsable de la mort
de leurs enfants.
Ainsi, la santé des enfants ne sera améliorée qu'une fois que toute
la société attache de l'attention à leurs soins."

Giang Ngân/CVN
( 19/09/06 )

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