Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Florence N
30 octobre 2007

De nouvelles études avertissent que la préférence pour les fils en Asie aura de graves conséquences sur le plan social

"Un rapport déséquilibré entre le nombre d’hommes et de femmes risque aussi d’apparaître au Népal et au Viet Nam à moins de remédier à l’inégalité des sexes

29/10/2007

HYDERABAD, Inde/ORGANISATION DES NATIONS UNIES, New York — La sélection prénatale en faveur des fils dans plusieurs pays d’Asie risque d’avoir de graves conséquences sociales dans les années à venir, selon une nouvelle série d’études conduites pour le compte de l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population.

La vie pourrait devenir plus difficile pour beaucoup de filles et de femmes, moins nombreuses que les hommes, car elles subiront une pression accrue pour les obliger à se conformer et obéir. Un nombre croissant d’hommes n’auront pas la possibilité de trouver des épouses, ce qui peut causer une aggravation de la violence sexuelle et de la traite des femmes.

L’Inde et la Chine, pays où le déséquilibre entre garçons et filles à la naissance est le plus marqué, intensifient actuellement les efforts pour faire face à ce problème. Mais les auteurs des rapports disent que des mesures mieux concertées pour promouvoir l’égalité des sexes sont nécessaires d’urgence.

Les recherches montrent clairement, pour la première fois, que le Viet Nam et le Népal sont en voie de connaître la même situation à moins que des mesures soient prises.

Les études sur les causes et les conséquences probables de ce déséquilibre entre le nombre d’hommes et de femmes dans chacun des quatre pays, ainsi que sur les remèdes possibles à y apporter, et une analyse régionale ont été présentées à la Quatrième Conférence Asie-Pacifique sur la santé reproductive et  sexuelle, qui a commencé aujourd’hui à Hyderabad.

La préférence pour les fils est profondément enracinée en de nombreux pays d’Asie, pour des raisons tant culturelles qu’économiques. Les filles peuvent y être vues comme une charge, particulièrement là où leur famille doit payer une dot. Les parents âgés attendent normalement un soutien de leurs fils et des épouses de ceux-ci. Et les fils peuvent être les seuls habilités à rendre les derniers devoirs à leurs parents ou à pratiquer le culte des ancêtres.

Alors que le nombre d’enfants par famille diminuent, les Asiatiques ont de plus en plus recours à l’ultrason ou à l’amniocentèse pour déterminer le sexe des foetus et à l’avortement pour se débarrasser des filles non désirées. Il en est résulté un déséquilibre des rapports entre garçons et filles à la naissance (sex ratios at birth – SRB), sensible en Chine depuis plus de 15 ans, qui en 2005 a atteint 120 garçons pour 100 filles (le rapport naturel est d’environ 105 pour 100) et jusqu’à 130 dans plusieurs provinces. En Inde, le recensement de 2001 a révélé que le SRB s’était élevé à 108 garçons pour 100 filles au niveau national et à 120 dans certains Etats du nord et de l’ouest.

Les déséquilibres sont beaucoup plus élevés pour les enfants les plus jeunes d’une famille que pour le premier-né, ce qui traduit le fait que les femmes qui ont donné naissance seulement à des filles se voient davantage presser d’avoir un fils. En Chine, la sélection par le sexe est plus répandue dans les zones rurales; en Inde, on la constate surtout parmi les familles urbaines aisées.

Bien peu de recherches ont été jusqu’à présent conduites sur la probabilité que les SRB augmenteront au Népal et au Viet Nam, où les conditions et les valeurs sociales sont similaires à celles qui règnent dans certaines parties de l’Inde et de la Chine, respectivement. Sur l’initiatice de l’UNFPA, des équipes de recherche ont organisé des groupes témoins et interviewé des responsables et des prestataires de soins de santé. Dans chacun de ces deux pays, elles ont découvert que la préférence pour les fils était générale et qu’il y était admis que les couples sans fils pouvaient choisir d’avorter les fœtus féminins. Elles ont également appris que ce choix était facilement satisfait.

Par exemple, l’équipe opérant dans le sud du Népal a constaté que la plus grande partie de la population savait où trouver des dispensaires pratiquant l’ultrason et qu’elle était instruite de l’existence en Inde d’avorteurs tout disposés à ignorer les dispositions légales interdisant la sélection par le sexe.

“Le Viet Nam est aujourd’hui dans une situation très voisine de celle de la Chine voici 10 ans” : telle est la conclusion de l’étude menée sur ce pays, prédisant que le SRB pourrait y devenir gravement déséquilibré en l’espace d’une décennie.

Dans les études patronnées par l’UNFPA, des spécialistes bien connus des sciences sociales ont analysé les tendances de la sélection par le sexe et leurs implications. Le démographe français Christophe Guilmoto, auteur du rapport sur l’Inde et du rapport régional, a averti que les déficits futurs de femmes adultes retentiront sur “la stabilité de tout l’édifice matrimonial”. Beaucoup d’hommes, en particulier les plus pauvres, ne pourront se marier, ce qui créera une masse susceptible de causer des troubles sociaux et des conditions susceptibles d’aggraver la violence sexuelle contre les femmes.

Les auteurs ont aussi examiné les approches les plus prometteuses actuellement suivies afin de limiter la préférence pour les fils et l’avortement fondé sur la sélection par sexe, qui est interdite dans les quatre pays étudiés. En Inde, des groupes de la société civile, notamment des membres du corps médical, se sont mobilisés pour susciter une prise de conscience publique. De nouvelles lois visent les règles discriminatoires en matière de succession et la violence liée à la dot.

En Chine, un programme combine une éducation du public et des mesures pratiques – par exemple, un soutien accru aux personnes âgées – afin d’améliorer le statut des femmes et de faire échec à la négligence qui entraîne un taux de mortalité plus élevé des filles que des garçons. Cette campagne “Ayez soin des filles” est actuellement portée au niveau national.

Des initiatives comparables sont recommandées pour le Népal et le Viet Nam.

“Les déséquilibres entre le nombre d’hommes et de femmes conduisent inévitablement à des déséquilibres de grande portée dans l’ensemble de la société”, a déclaré à la conférence d’Hyderabad la Directrice exécutive de l’UNFPA, Thoraya Ahmed Obaid, dans un discours qu’a prononcé la Directrice exécutive adjointe, Purnima Mane. “Et, en réponse, nous devons diffuser le message que chaque être humain est né égal en dignité, en valeur et en droits humains.”

Les études et l’information connexe sont disponibles à: http://www.unfpa.org/gender/case_études.htm"

***

L’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, est une organisation internationale au service du développement qui promeut le droit de chaque femme, homme et enfant à vivre en bonne santé et à jouir de chances égales. L’UNFPA vient en aide aux pays qui utilisent les données relatives à la population afin de concevoir des politiques et des programmes visant à réduire la pauvreté et à faire en sorte que chaque grossesse soit désirée, chaque accouchement sans danger, chaque jeune non contaminé par le VIH/sida, chaque fille et femme traitée avec dignité et respect.

Contact information:

William A. Ryan
Cell Phone: +66 89 897 6984
Email: ryanw@unfpa.org   
Omar Gharzeddine
Tel.: +1 (212) 297-5028
Email: gharzeddine@unfpa.org   

http://www.unfpa.org/news/news.cfm?ID=1057&Language=3

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité