Des mesures d'urgence pour éviter le baby-boom

11/07/2008

Alors qu'il y a peu, beaucoup étaient fiers d'annoncer une baisse du taux de natalité au Vietnam, le nombre de nouveau-nés a augmenté de façon inquiétante au cours des 4 premiers mois de l'année. Le taux des familles ayant un 3e enfant a progressé de 17,3%.

• >> SOS, l'inégalité entre les sexes

• >> Cette année, plus d’un million de nouveaux-nés

En 1999, le Vietnam avait enregistré une baisse considérable de la natalité qui lui avait valu d'être récompensé du prix de la démographie par les Nations unies. Pourtant, depuis 2003, la situation a tendance à s'inverser, atteignant cette année un seuil critique. En effet, au premier trimestre, le taux de natalité a augmenté de 7,2%.

Pour ne rien arranger, 34 villes et provinces sur 64 du pays ont connu une forte hausse du nombre de naissances d'un 3e enfant au sein d'un même foyer. Selon un récent rapport du Département général de la démographie, durant les 4 premiers mois de l'année, le nombre de naissances d'un 3e enfant a augmenté de 17,3% dans l'ensemble du pays. Une nouveauté cependant : le phénomène ne touche plus seulement les habitants des zones rurales, les fonctionnaires et les travailleurs indépendants des villes commencent, eux aussi, à faire un 3e enfant. Preuve de cette évolution : à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville, 2 plus grandes villes du pays, le taux des familles ayant un 3e enfant a franchi le seuil des 50%.

Et selon ledit département, faute d'un travail de sensibilisation efficace, il y a de fortes chances pour que cette tendance soit encore observable l'an prochain. Les lacunes en matière de sensibilisation et de prévention se ressentent aussi dans le fait qu'aujourd'hui, seulement la moitié des objectifs en matière d'utilisation de contraceptifs ont été atteints.

Encore du pain sur la planche

Actuellement, même les localités qui avaient réussi à obtenir de bons résultats ne parviennent pas à freiner la hausse du nombre de naissances. Parmi elles, on peut citer Bac Ninh (+ 65,6%), Vinh Phuc (+ 62,2%), Thai Nguyên (+ 55,6%) et Phu Tho (+ 57%). La province de Ninh Binh (Nord) a quant à elle des difficultés pour maîtriser les naissances d'un 3e enfant et apparaît maintenant dans le top 10 des plus mauvais élèves du pays en la matière. Rien qu'à Hanoi, selon la directrice adjointe du Service municipal de la Santé, Nguyên Thi Thanh Huong, il a été recensé, au cours des 5 premiers mois de l'année, 23.997 nouveaux petits citoyens (+ 3.438 en glissement annuel). Parmi eux, 912 sont nés de couples ayant déjà 2 enfants (+ 85 bébés en glissement annuel).

Face à cette situation, le ministre de la Santé, Nguyên Quôc Triêu, a souligné la nécessité d'élaborer une loi de la démographie, tâche qui doit être rapidement réalisée par le Département général de la démographie. Autres priorités : intensifier les campagnes de sensibilisation de la population et établir des services de soins de la santé génésique dans les régions surpeuplées et affichant une natalité élevée.

En marge des activités en l'honneur de la Journée mondiale de la population (11 juillet), le Mois d'action pour la population et le planning familial a démarré le 1er juillet à l'initiative du ministère de la Santé. Cette manifestation s'achèvera le 31 juillet. "Nous nous efforçons de résoudre les problèmes d'ordre démographique en mettant l'accent sur la taille, la structure, la répartition et la qualité de la population", a souligné Nguyên Quôc Triêu.

Giang Ngân/CVN
(11/07/2008)

http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=43778